FAQ

FAQ:
Questions  fréquentes.


Avertissement:
Ce FAQ à l’intention d’être purement informatif, elle ne
peut pas remplacer une consultation auprès d’un praticien
ni la bonne littérature !

0-Répertoire

1-Introduction
1. Remerciements
2. Droits de reproduction

2-Aromathérapie
1. Aromathérapie, une définition
2. Mode d’emploi des huiles essentielles
3. Les dangers et la toxicité de certaines huiles essentielles
4. A propos des huiles essentielles
5. Aromathérapie science

3-Les procédés d’extraction des huiles essentielles
I. Distillation par entraînement à la vapeur d’eau à basse pression
II.Variations sur l’alambic classique
III. Distillation à haute pression et haute température
IV. Entraînement avec des solvants
V.  Distillation à la vapeur d’eau avec entraînement par huiles essentielles
VI. Extraction par expression
VII. Extraction par enfleurage
VIII. Extraction par CO2 liquide
IX. Modes particuliers de distillation
X. Distillations complètes

1-Introduction

1 Remerciements

Ce FAQ est toujours en construction. J’ai débuté ces FAQ pages il y a déjà un long moment, dans le but d’aider les nouveaux-venus sur la liste de discussion d’aromathérapie idma. Cette information fait maintenant partie du projet AGORA. J’ai enfin un moment dans ma vie bien rempli pour entamer la traduction en Français. Ceci est un projet en commun, ces FAQ ont vu le jour grâce à l’effort collectif de beaucoup de personnes.

Il y a d’autres groupes de discussions maintenant, avec chaque jour des nouveaux membres ayant beaucoup de questions. J’espère que l’emploi des huiles essentielles, en harmonie avec d’autres thérapies écologiques et naturelles pourra augmenter la qualité de votre vie.

Michel Vanhove

2  Droits de reproduction

Je n’ai pas encore trouvé de pages francophones traitant le sujet du droit de reproduction
ce lien est donc anglophone pour l’instant. Sachez seulement que dans les faits, tous les pages qui paraissent sur le web sont protégées par les Droits de reproduction.

2-Aromathérapie

1. Aromathérapie, une définition :

 

« L’Aromathérapie est l’emploi des huiles essentielles dans le but
d’augmenter le bien-être physique ou mental, pour se soigner
ou simplement pour se faire du bien . »

 

2. Mode d’emploi des huiles essentielles

3. Les dangers et la toxicité de certaines huiles essentielles
Des réactions non-désirées sont possibles :

Toxicité dermique

Irritation de la peau :
La moutarde (Brassica nigra
Horseradish oil (Amoracia rusticana)

Irritation des muqueuses ou phototoxicité:

Certaines HE sont connues :

Angélique racine (Angelica archangelica)
Bergamotte, exprimée à froid (Citrus bergamia)
Aneth, plante (Anethum graveolens)
Limette, exprimée à froid (Citrus medica)
Mandarine (Citrus reticulata)
Orange, exprimée à froid (Citrus sinensis)
Patchouli (Pogostemon cablin)
Rue (Ruta graveolens)
Vervaine (Lippia citriodora)

HE à danger sensibilisant (réactions allergisantes) : (les plus importantes)

Inule (Inula helenium)
Acore (Calamus)
Cannelle (Cinnamomum cassia)
Cannelle (Cinnamomum zeylannicum, feuille et écorce)
Colophony résine
Costus racine
Baume de Peru

Sensibilisation croisée
La sensibilisation croisée est possible avec le

Colophony résine
Baume de Peru
Benjoin
Térébenthine
Menthe poivré
Bay costus
Costus racine
Cannelle écorce

Usage prolongé

L’usage prolongé, jour après jour, mois après mois aura sûrement un effet négatif un jour !
Il est impératif de changer votre HE de temps en temps !

HE à risque cancérigène
HE Suspect :

Camphre, jaune et brun (Cinnamomum camphora)
Sassafras (Sassafras albidum)
Sassafras du Brésil (Ocotea cymbarum)
Acore (Acorus calamus)

Neurotoxicité

Il faut faire très attention avec le Persil «petroselinum sativum (fruct) », Boldo « Peumus boldus », Thuya (Thuya occidentalis), La Sauge (Salvia officinalis)-excepté la Sauge à Petite feuille, ayant une dose de thuyones très basse puis aussi la Sauge «  Salvia lavendulaefolia », Tanacetum vulgare, Artemisia vulgaris, Artemisia absinthium et Acore (Acorus calamus).

Hepatotoxicité

-Thuyone, thymol et térébenthine HE peut endommager le foi après usage par voie orale en doses élevées.

Nephrotoxicité

L’emploi excessif de certaines huiles peut être toxique pour les reins :

-Juniperus sabina
-Bouleau (Betula lenta)
-La Gaulthérie (Gaultheria procumbens)
-Sassafras (Sassafras albidum)
-Santal (Santalum album)
-Térébenthine

Sensibilisation respiratoire

Certains patients asthmatiques peuvent présenter une réaction allergique vis à vis de certaines huiles essentielles, pendant ou après un massage ou même en employant un diffuseur d’arômes.Etablir une liste des huiles qui peuvent produire n’est pas chose facile, due la sensibilité individuelle de chaque patient.
J’ai eu de résultats très encourageants avec l’emploi de l’Hysope (Hysope Montana canescens ex decumbens) avec les diffuseurs d’arômes, soit en synergie soit seul.

Littérature recommandée

-Plant Aromatics – Martin Watt
-The Aromatherapy Practionner Reference Manua l- Sylla Sheppard-Hanger
-Aromatherapy for Health Professionals – Shirley Price/ Len Price
-A Safety Guide on the Use of Essential Oils – – The International School of Aromatherapy
-L’aromathérapie Exactement – P. Franchomme, Docteur Pénoel

4. A propos des huiles essentielles

Selon NAVES, «les huiles essentielles sont des mélanges de divers produits issus d’une espèce végétale, ces mélanges passant avec une certaine proportion d’eau lors d’une distillation effectuée dans un courant de vapeur d’eau » (*3). Cette définition est restrictive car elle ne tient pas compte des produits obtenus par expression à froid (à la température ordinaire) du péricarpe ou zeste de fruits de Citrus.
L’AFNOR (*4) définit les huiles essentielles comme «produits obtenus soit à partir de matières premières naturelles par distillation à l’eau ou à la vapeur d’eau soit à partir des fruits de citrus par des procédés mécaniques et qui sont séparés de la phase aqueuse par des procédés physiques.

La définition de l’AFNOR est plus explicite.

*3 : NAVES Y.-R «qu’est-ce une Huiles Essentielle ? » Industrie chimique belge, 1964, p11 Parfums, cosmétiques, savons 9,200, 1966

*4 : AFNOR (Association Française de Normalisation) Recueil des Normes Françaises, Huiles essentielles, 5e Edition 1996, T.2,p4

5. Aromathérapie science

Quel est l’âge de l’aromathérapie ?

Le nom «aromathérapie » nous vient du chimiste René-Maurice Gattefosse qui a lancé ce terme dans les années 30 en France. En effet, d’après le Dr Belaiche (*1), c’est en 1937 que R.-M Gattefosse publie ses travaux sous le titre d’Aromathérapie faisant suivre le titre par les indications : « les Huiles Essentielles, Hormones végétales » et «les Huiles essentielles antiseptiques essentielles »(*2)

*1 : Belaiche P. «historique et prescription en Aromathérapie » dans «encyclopédie des Médecines naturelles », publiée sous la direction du professeur P.Cornillot.
Edition techniques, Paris C-19-1991, 20 pages.

*2 : Gattefosse R.M «aromathérapie » »Girardot, Paris, 1937.

Pourtant, l’usage des huiles essentielles remonte bien plus loin dans l’histoire.

3-Les procédés d’extraction des huiles essentielles :

(D’après des articles de Henri Viaud, distillateur-Thérapeutiques naturelles-GNOMA-1993)

I. Distillation par entraînement à la vapeur d’eau à basse pression

C’est la méthode utilisée depuis plus d’un millénaire qui est susceptible, si elle est bien conduite, de fournir des produits de qualité.

Principe:

Les plantes sont traversées par de la vapeur d’eau. A la sortie du récipient, cette vapeur qui s’est chargée d’huile essentielle, est condensée dans un serpentin refroidi par un courant froid. Un séparateur ou essencier recueille eau et huile et permet de retirer cette dernière par différence de densité.

L’alambic

Ceux-ci au cours des siècles ont été peu à peu perfectionnés. Voici le schéma de l’alambic de campagne utilisé encore pour la lavande en Provence vers 1950. On trouve encore des alambics analogues en Afrique, en Extrême-Orient et en Amérique du Sud. La caractéristique de ces alambics est qu’eau et plantes sont dans la même cuve ; au mieux les plantes au-dessus de l’eau sur une grille.

Inconvénients:

Conduite de la chauffe plus difficile. Arrêt de la distillation pour remettre de l’eau. La matière végétale peut être brûlée et diminuer la qualité de l’huile essentielle. Un perfectionnement important avait été apporté dés le XIVe siècle par les industriels avec l’appareil représenté ci-contre. Il se compose des parties suivantes :

a) Une chaudière (1) qui produit de la vapeur.
b) Une cuve (2) dans laquelle sont placées les semences à distiller. La vapeur est envoyée par le bas, traverse la matière à distiller.
c) Un chapiteau (3) dans lequel passe cette vapeur.
d) Un serpentin (4) dans un réfrigérateur (5) ou la vapeur d’huile essentielle se condense.
e) Un essencier (6) permet de séparer l’huile essentielle de l’eau.

Accessoires:
Sécurité (7) qui laisse échapper la vapeur s’il y a surpression. Alimentation en eau froide (8) de la cuve de refroidissement
Vidange de la cuve après distillation.

L’essencier:

Voici le modèle courant en Provence pour la distillation d’huiles essentielles plus légères que l’eau (lavande, romarin, menthe, sauge…) L’eau est évacuée par le bas de l’essencier par le tube coudé (1), celui-ci maintient le niveau dans l’essencier au ras du tube (2) qui permet à l’huile essentielle plus légère de couler dans la partie supérieure (3).

Ci-contre, croquis d’un essencier permettant de receuillir aussi bien les huiles essentielles moins denses que l’eau, que celles plus rares qui sont plus lourdes comme persil, carotte…

(1)Receuil eau et huiles essentielles condensées.
(2) Receuil des huiles plus légères.
(3)Recueil des huiles lourdes.
(4)Evacuation des eaux

Conduite de la distillation-Matériaux

-L’eau utilisée doit être pure, eau de source non polluée, de préférence peu calcaire pour ne pas avoir à détartrer la chaudière fréquemment avec des composés chimiques.

-L’alambic, anciennement en cuivre ou en fer, est aujourd’hui en inox. Le fer, en effet est attaqué profondément lors de la distillation de quelques plantes, en particulier des résineux comme le pin, le cyprès, le genévrier : certains attribuent la coloration de certaines huiles essentielles, comme celle de thym, aux cuves en fer. En fait, avec une cuve en fer, on peut obtenir pour le thym toutes les nuances de couleurs depuis le jaune clair au brun foncé. Cette teinte varie avec la composition de l’huile essentielle qui dépend du chémotype, donc avec le biotope. On obtient les mêmes teintes avec un alambic en inox.

-L’essencier peut être en fer galvanisé, en cuivre, cuivre étamé ou en inox. Pour les huiles essentielles de densité très voisine de l’eau, on est amené à laisser le mélange plusieurs heures dans l’essencier pour obtenir une séparation complète par différence de densité. En ce cas, si l’essencier est en cuivre ou en laiton, l’huile essentielle se colore en vert par dissolution d’oxyde de cuivre. Un essencier en inox est donc préférable. Un essencier en verre conviendrait aussi pour la pureté du produit, mais ceux-ci sont fragiles et assez difficiles à construire. Ils ne sont généralement utilisés que dans les laboratoires d’essais et de recherches.

-Conduite de la chauffe : une basse pression (0,1 à 0,2 bar) est favorable pour éviter la décomposition de certains composants ainsi qu’une odeur de brûlé. Il faut aussi éviter de distiller à haute température pour éviter des résinifications. Il est nécessaire de conduire la distillation lentement pour préserver la pureté du produit et de la poursuivre jusqu’à l’obtention des produits les moins volatils, qui sont parfois les plus importants comme dans le santal, le pin sylvestre.

Cela était rarement pratiqué dans les campagnes car, si pendant le premier quart du temps de distillation on a obtenu les trois quarts de l’huile essentielle, pendant le reste du temps on n’en tirera qu’un quart… et cela n’est pas rentable pour le distillateur. Pour une huile à destination thérapeutique, il est au contraire important d’avoir tous les composants.

Remarques:
On se demande souvent pourquoi le chapiteau d’un alambic pour la distillation des huiles essentielles n’a pas la même forme que celui utilisé pour distiller des alcools.

Voici deux schémas :

Le chapiteau de l’alambic charentais utilisé pour la distillation du cognac, dit « à col de cygne »,celui de l’alambic utilisé pour distiller la lavande, dit « tête de Maure ».

Pour le premier, le chapeau concentre les vapeurs et en condense une partie ; elles retournent dans l’alambic, le col de cygne lui-même, dans sa partie ascendante, produit le même effet ; cela a donc un effet de rectification recherché pour augmenter le degré en alcool dans les deux distillations successives nécessaires pour la fabrication du cognac. Dans le deuxième, les vapeurs sont conduites directement sans presque de retour, sauf à la première minute, donc sans rectification qui n’est pas souhaitable dans le cas des huiles essentielles, nous verrons pourquoi plus tard.

II.Variations sur l’alambic classique

L’hydrodistillation « par descendum » :

Ce modèle d’alambic date d’une quinzaine d’années, qui ont été utiles pour la mise au point qui semble maintenant satisfaisante. Ces appareils sont à circuit inversé. Dans l’alambic que nous venons d’étudier, la vapeur est injectée par le bas de la cuve et remonte à travers les plantes. Dans ce dernier, la vapeur est envoyée par la partie supérieure, traverse les plantes, est condensée par un refroidisseur en tubes, et ruisselle vers l’essencier. La pression de vapeur est inférieure à celle de l’alambic classique.

Avantage de cet alambic

-Le rendement est très légèrement supérieur.
-La durée de la distillation est plus réduite (de 30 % environ)
-La qualité des huiles essentielles est satisfaisante.

-Il est simple à utiliser, étant entièrement automatisée : réglage de la durée de distillation suivant les plantes à distiller, chargement, déchargement et changement de cuve par simple commande, d’où économie de main d’oevre.

Inconvénients

-A volume égal, distillation d’un poids de plantes réduit au 1/3, car elles ne doivent pas être tassées ; donc, temps plus important malgré la différence de durée d’une distillation.

Alambic de distillation sous vide :

Le prototype d’un appareil distillant sous vide à température de 50° est étudié dans un Centre de Recherches. Ce perfectionnement nous semble des plus intéressants. Les premiers essais sur diverses fleurs ou plantes (dont violette, origan…) paraissent prometteuses.

En effet :

a) L’huile essentielle obtenue reproduit exactement l’exhalation parfumée de la fleur distillée, ce qui n’est pas le cas avec la distillation classique.
b) La chromatographie du produit est légèrement plus riche en composants sans perdre aucun des pics de celle du même produit obtenu par voie classique.

Le temps de distillation est réduit.

Des plantes intéressantes, peu riches en huile essentielle (quelques-unes uniquement traitées par enfleurage autrefois), extraites actuellement avec des solvants, pourraient ainsi livrer une huile essentielle pure. C’est ainsi que des huiles essentielles comme celles de jasmin, giroflée, iris, narcisse, que nous ne pouvons actuellement utiliser en thérapeutique telles qu’elles existent, pourraient trouver leur place dans la pharmacopée de l’aromathérapie. Il faudra attendre quelques mois pour que des essais plus nombreux, avec des appareils plus importants, nous donnent une connaissance plus approfondie.

III. Distillation à haute pression et haute température

Ce mode de distillation utilisé industriellement pour la parfumerie permet une extraction plus complète des produits volatils en un temps plus court et avec moins de vapeur.

Inconvénients:

l’eau condensée ruisselant des plantes contient des matières végétales qui subissent une décomposition. Ces produits altèrent les huiles essentielles au détriment de leur qualité. Les portions les plus volatiles des huiles sont elles-mêmes décomposés par la haute température. La haute pression elle-même provoque une résinification de la formation de composées insolubles indésirables. Des huiles ainsi obtenues ne sont donc pas recommandables.

En parfumerie d’autres purifications permettent d’en tirer des produits dont l’odeur est agréable, mais qui n’ont pas les propriétés souhaitées pour un usage médical.

IV. Entraînement avec des solvants

Ce mode d’obtention qui conduit aux concrètes et absolues est à proscrire pour les huiles essentielles à destination thérapeutiques. Cette technique est actuellement appliquée dans le monde entier, soit pour obtenir des produits que l’on ne peut extraire par un autre procédé, soit en vue de rendements bien supérieurs.

Les solvants organiques utilisés sont très dangereux, aussi bien pour l’ouvrier qui les manipule, que pour celui qui absorbe les produits ainsi obtenus.

Des analyses sérieuses par les méthodes les plus modernes montrent que les proportions de solvants résiduaires dans les concrètes se situent entre 2 et 4 % atteignant souvent 6 % et même parfois 25 % ; les absolues obtenues par lavage à l’alcool des concrètes, contiennent encore des p.p.m importantes de ces solvants. Les p.p.m admises par la US Food Drug Administration sont au maximum de 25 p.p.m. pour l’hexane et de 30 p.p.m. pour les solvants chlorés. Des produits satisfaisants à ces normes sont exceptionnels et chers. Et cependant pour un usage médical, on ne peut même pas admettre ces p.p.m.

Signalons aussi que le procédé d’extraction peut modifier la composition de l’huile essentielle. Ainsi, les boutons floraux, clous du giroflier, Eugenia caryophyllata, fournissent par hydrodistillation une huile essentielle renfermant 70 à 90 % d’eugénol, mais aussi 5 à 12 % de caryophyllène, substance qui est absente dans le produit d’extraction par le benzène. Le caryophyllène est engendré par l’action de la vapeur d’eau à partir de substances plus complexes insolubles dans le benzène. Il en est de même pour les azulènes de l’huile essentielle de camomille matricaire, qui sont responsables de la couleur bleue de Prusse de cette essence et dont la présence est la raison du choix thérapeutique. Pour toutes ces raisons, les prescriptions d’huiles essentielles de gui, héliotrope, jasmin, giroflée, iris, lys, houblon, etc… dont les concrètes et absolues sont obtenues par extraction avec solvants dangereux, sont à écarter de l’aromathérapie. De même leur présence sur une liste de produits destinés à l’aromathérapie peut la rendre suspecte et inciter à une certaine prudence.

Signalons aussi l’huile essentielle de lentisque pistachier assez fréquemment prescrite. Le rendement est si faible que l’huile essentielle serait d’un prix prohibitif, supérieur à celui de la rose et du néroli. Les huiles essentielles du marché proviennent de concrète ou de repasse de concrète sur du lentisque pistachier broyé, donc contiennent des pourcentages importants de produits dangereux. La seule huile essentielle admissible est une huile essentielle par entraînement avec des huiles essentielles naturelles.

V.  Distillation à la vapeur d’eau avec entraînement par huiles essentielles

Certaines plantes fournissent par entraînement à la vapeur des pourcentages infimes d’huile essentielle. C’est le cas, entre autres, du tilleul, du sureau, de la mélisse, du mimosa, du mélilot, des fleurs d’acacia, du lentisque pistachier. Obtenues par ce procédé, les huiles essentielles sont d’un prix de revient si élevé que l’emploi en serait soit impossible soit réservé à une clientelle privilégiée et très restreinte.

Citons le cas de la mélisse dont le rendement est de 0,014 %, c’est-à-dire de 1 litre pour environ 7 tonnes de plantes. Et ce rendement est encore élevé si on le compare à celui du tilleul, du mimosa.

Ces huiles essentielles, pour un rendement plus élevé, sont extraites avec des solvants, donc à déconseiller.

Le seul procédé compatible avec un usage médical est d’entraîner ces huiles essentielles par distillation à la vapeur avec une ou plusieurs autres huiles essentielles. Ces dernières ne peuvent être choisies au hasard. Il faut ou bien que l’on retrouve des propriétés voisines, même atténuées ou bien des propriétés complémentaires, les composants du mélange agissant en synergie. Le produit obtenu aura alors des propriétés comparables à celles de l’huile essentielle pure. Deux procédés de distillation sont possibles. Ou bien distillation d’un mélange de plantes ou bien addition d’huiles essentielles naturelles à la plante à distiller. Le produit résultant doit comporter une mention indiquant les huiles essentielles d’entraînement soit explicitement, soit en code.

VI. Extraction par expression

Ce procédé est le plus simple de tous, mais il ne peut convenir que pour des écorces fraîches, très riches en essence. Telles sont les écorces des hespéridées : cédrat, bergamote, limette, citron, orange.

L’expression se fait au moyen de presses hydrauliques, mais on utilise des procédés plus primitifs comme à l’éponge ou à l’écuelle, qui donnent un produit de qualité bien supérieure.

VII. Extraction par enfleurage

Ce procédé utilisé à Grasse, en particulier pour le jasmin, la tubéreuse, avant le développement de l’extraction par solvants est maintenant abandonné. Il consistait, dés la récolte de fleurs fraîches, à les intercaler entre des couches de graisse animale qui retenait le parfum. La « pommade » parfumée était lavée à l’alcool qui retenait le parfum. Pour la rose, la fleur d’oranger, l’acacia, le mimosa, l’enfleurage à froid étant insuffisant, on procédait à une immersion dans de la graisse chauffée à 80 °.

VIII. Extraction par CO2 liquide

Cette méthode utilisée d’abord en brasserie pour obtenir des extraits de houblon, semblait à priori intéressante d’une part pour augmenter le rendement dans le cas de plantes peu riches en huiles essentielles, d’autre part le CO2 s’évaporant complètement ne laissait aucune trace toxique dans l’huile essentielle. Nous avons fait des essais en particulier pour de la rose. Mais, d’une part, le produit obtenu était olfactivement mois fin et, surtout, les chromatographies étaient très différentes. Certains des pics les plus volatils présents pour le produit distillé par entraînement à la vapeur, manquaient sur les chromatographies de celui distillé au CO2. Cela nous a entraînés à ne pas utiliser ce procédé.


IX. Modes particuliers de distillation

Les semences

Si les semences sont entassées sans précaution dans la cuve, la masse s’oppose au passage du flux de vapeur qui crée des cheminées. Seules les graines entourant ces cheminées sont distillées. Il convient donc de disposer dans la cuve une série de plateaux dont le fond est un tamis et de placer les graines sur ces tamis par couches de 10 cm d’épaisseur au plus.

Pour faciliter l’extraction on peut broyer les semences, mais ceci conduit parfois à une altération du produit final. Il est préférable de commencer la distillation de la cuve pendant 2 heures, ensuite de laisser macérer les semences humidifiées pendant 24 heures dans la cuve, ce qui provoque l’éclatement des coques, et de reprendre ensuite la distillation. Dans le cas ou les fruits sont gros (noix de muscade), il est nécessaire de les diviser pour pouvoir extraire toute l’huile essentielle.

Rameaux, bourgeons de résineux

L’extraction de l’huile essentielle est facilitée lorsque la distillation est discontinue. Par exemple, si l’on dispose de deux cuves, on envoie la vapeur pendant deux heures dans la première ; ensuite pendant deux heures dans la seconde, ceci deux fois de suite avant de terminer les distillations. Les durées de distillation sont assez longues, surtout pour les cyprès, thuya, genévrier, mélèze.

Racines, bois

Ces parties de la plante doivent être nécessairement divisées car se sont les cellules ligneuses qui contiennent les essences. Ces cellules ont des parois épaisses et lignifiées et sont isolées par les fibres ligneuses. Il ne faudra tout de même pas aller jusqu’à une pulvérisation très fine car, d’une part, la composition des huiles essentielles pourrait être altérée, et d’autre part, il y aurait des pertes d’évaporation.

Plantes fraîches, plantes sèches

Dans la majorité des cas on a intérêt à distiller des plantes fraîchement cueillies. Les menthes, par contre, sont difficiles à distiller fraîches. Après 48 heures de séchage naturel, l’huile essentielle est obtenue bien plus facilement et la distillation est plus courte. Dans le cas de la lavande sauvage ou la récolte à la faucille dure plus d’un mois en remontant en altitude, on dispose les fleurs en cordons non tassés de 50 cm de haut (cavalées) pour qu’il ne se produise pas de fermentation (distillation spontanée) et quelques jours s’écoulent entre chaque distillation. Les fleurs de Canangium odoratum, qui fournissent l’huile essentielle d’Ylang Ylang, doivent impérativement être distillées immédiatement après la cueillette pour éviter fermentation et évaporation de l’huile essentielle. Les fleurs contenant davantage d’essence dés la tombée de la nuit et pendant la nuit sont récoltées du point du jour et jusqu’à la distillerie. On ne peut donc les distiller que sur place, aux Comores ou à Nossi Bé. Les rendements par distillation de plantes des régions tempérées conservées séchées sont seulement un peu plus faibles en général. Les semences conservent intacte pendant de longues années les cellules contenant les essences, alors que les huiles essentielles extraites sont plus difficiles à conserver, s’oxydant plus au moins vite selon les conditions de stockage.

Cas particuliers de distillation : ail, oignon…

L’ail pressé contient de l’alliine non bactéricide. Sous l’effet d’un enzyme, l’allicinase, dans les bulbes éclatés, l’alliine se transforme en allicine bactéricide. Celle-ci est instable et ne peut être isolée que par une distillation sous pression très réduite ou elle se décompose en sulfides : diallylly, diéthyle et allylipropyle. Il faut une distillation sous 16 mm de pression entre 65° et 125°. De même pour l’oignon sous 10 mm de pression entre 65° et 125°.

Huile essentielle d’amande amère : elle est issue de la distillation de tourteaux de noyaux d’abricot. L’huile essentielle ne préexiste pas. Sous l’influence d’un ferment naturel, l’émulsine, à une température inférieure à 60° pendant 12 heures, la réaction suivante se produit :

C20 H27 NO11 + 2H2O-C6 H5 CHO+CNH+2C6 H12 O6

donnant naissance aux composants de l’huile essentielle :

aldéhyde benzoique+acide cyanhydrique+glucose.

De même la primevérosidase dédouble le monotropidoside du Betula lenta et de la Gaulthérie en primevérose et salicylate de méthyle composants de l’huile essentielle de Wintergreen.

Cohobation

Les eaux de distillation sortant du serpentin avec l’huile essentielle entraînant celle-ci de plusieurs manières. Comme nous l’avons vu, la part souvent la plus importante de ces huiles n’est pas mélangée, qu’elle soit plus légère ou plus lourde que l’eau. C’est la partie que nous recueillons le plus aisément. Mais ces eaux entraînent aussi une certaine quantité d’huile essentielle en suspension ou dissoute. Cette part est négligeable dans la plupart des cas. La part d’huile en suspension dépend surtout de la densité. Des huiles de densité voisine de l’eau donnent un aspect laiteux au mélange sortant du serpentin. En ce cas il serait suffisant de laisser reposer le mélange plusieurs heures pour récupérer l’huile de densité proche d’eau, soit à la surface (huile plus légère), soit au fond(huile plus lourde). Les quantités évacuées ne le permettent pas. Il est indiqué, en ce cas, de placer plusieurs essenciers en cascade à la sortie du serpentin.

Pour les parties solubles, le procédé utilisé est la cohobation. Il s’agit de renvoyer les eaux sortant de l’essencier dans la cuve de distillation soit au cours de la distillation, soit après, soit encore dans une nouvelle cuve à distiller. On récupère ainsi une partie de l’huile en solution, le coefficient de solubilité ne pouvant être dépassé. Ceci est d’autant plus important que le rendement en huile essentielle est faible et le prix de revient élevé-c’est le cas de la rose- ou bien que la solubilité est importante-c’est le cas des graines de coriandre. Pour la rose on retire seulement 25% d’huile essentielle en distillation directe et 75% supplémentaire par cohobation. Suivant les conditions climatiques, l’obtention de 1 kg d’huile essentielle de Rosa damascena nécessite de 3000 à 8000 kg de fleurs. Et la fleur de cette variété est à peine plus grosse qu’une fleur d’églantine !

Il faut noter que les coefficients de solubilité des divers composants étant différents, certains, importants, pourraient être en pourcentage insuffisants dans une huile essentielle non cohobée.

Voici quelques exemples de quantité d’huile récupérée en grammes pour 1000 litres d’eau :

Poids récupérés en grammes pour 1000 litres :

Camomille romaine fleurs : 100-120
Coriandre semences : 625-650
Aneth semences : 360-450
Fenouil semences : 175-200
Lavande : 150-200
Menthe poivrée : 400-500
Sauge officinale : 300
Tanaisie : 540

On pourrait penser qu’au lieu de renvoyer les eaux dans la cuve il suffirait, ce qui est plus simple, de les recycler dans l’eau de la chaudière qui fournit la vapeur. Mais la température est plus élevée dans la chaudière que dans la cuve et des composants essentiels seraient décomposés.

Remarque:
Il faut noter que, malgré les points d’ébullition élevés des huiles essentielles (185° pour celle de Lavandula vera, 255° pour celle de Gurjum), le mélange de la cuve bout à une température inférieure à 100° qui est la température d’ébullition de l’eau.

Quand il s’agit de mélanges homogènes de corps volatils, la distillation se produit lorsque la somme des tensions de vapeurs composés est égale à la pression atmosphérique.

Lorsqu’on est en présence d’un mélange hétérogène, tel que l’eau et les essences, celles-ci passent à la distillation à une température voisine de +100° : deux corps non miscibles constituent un système dont la tension de vapeur est égale à la somme des tensions de vapeur individuelle des deux corps. Ainsi l’eau bout à +100°, l’essence de térébenthine à +158°, le mélange bout vers +95° parce que, à cette température, la somme des tensions sera : 644mm+110mm=745 mm de mercure. A +100° la tension de vapeur serait : 760 mm+131 mm=891 mm ; par conséquente supérieure à la pression atmosphérique, ce qui montre bien que la distillation doive se produire avant 100°.


X. Distillations complètes

C’est souvent la multiplicité des petits composants qui donne la tonalité thérapeutique et faite l’efficacité d’une huile essentielle. Si, dans bien des cas, les composants principaux sont à la source de l’effet recherché, leur utilisation en produit isolé ne donne pas satisfaction. Or les utilisateurs, antérieurement au développement de l’aromathérapie, n’avaient pas les mêmes préoccupations. La recherche était guidée par d’autres exigences, principalement olfactives. La distillation et les traitements ultérieurs étaient conduits en ce sens.

Prenons un exemple simple : le cas de l’huile essentielle d’Ylang Ylang, produit important pour la parfumerie. La distillation dure 14 heures. Les parfumeurs, trouvant plus suave et plus fine l’odeur des premières parties de l’huile distillée contenant seulement les composants les plus volatils, ont prélevé, au fur et à mesure de la distillation 4 parties dénommées : Extra, Première, Deuxième et Troisième, qu’ils vendent en prix dégressifs sous ces appellations. Mais il faut bien comprendre que l’Ylang Ylang « extra », s’il signifie bien « extra bon » pour la composition d’un parfum, ne veut pas dire de meilleure qualité pour un usage médical, mais au contraire « moins bon  » que l’huile essentielle d’Ylang Ylang dite « complète » qui comprend la totalité des composants.

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